concepts structurants
des concepts opérants 1 : pareil ou pas pareil ?Le contenu de la page
- concepts opérants : un point de vue différent
- pareil ou pas pareil
- une simple phrase
- des objets
- des situations
- des ressemblances ou dissemblances qui interpellent
- relier, comparer
concepts opérants : un point de vue différent
Ces concepts opérants proposent une approche particulière extrêmement simple et générale mais cependant très efficace pour appréhender les situations et les événements qui se présentent en classe. Ils offrent une manière différente d’envisager les choses.
Ils provoquent inévitablement des réactions et apparaissent ainsi comme des facteurs déclenchants, des stimulus de créativité.
La familiarité avec certains des concepts opérants présentés ici tels que « une simple phrase », « pareil/pas pareil », » changer », « les deux mondes », « les images créatrices »… permet à l’adulte un accueil des apports des enfants plus serein et ouvre des possibilités d’action immédiate.
Prendre en compte des objets rapportés (une coupe, un motif sur un pull, une voiture miniature,..) ou des événements pas forcément inspirants (j ’ai perdu une dent, la marche des facteurs, mon petit frère me suit tout le temps, le bruit du tracteur qui traverse le village…), s’accorder un peu de temps pour les examiner, pour s’étonner, tenter de représenter sur le papier l’objet montré ou de reproduire la situation évoquée sont les actes premiers d’un possible processus de recherche prometteur et de construction de connaissance.
pareil ou pas pareil ?
une simple phrase…
Une info de B., un enfant de six ans : « Le plus souvent, je joue avec mon vélo. C’est un bicross. »
Cet événement présenté aux nouvelles peut très bien ne susciter que quelques questions et ça en reste là. Mais généralement, ce n’est pas le cas : on veut en savoir plus sur ce bicross, sur l’endroit où ça se passe, sur sa couleur, etc.
On veut aussi savoir si B. a d’autres jeux.
« Quelquefois, je fais du skate. C’est dangereux. J’ai fait aussi des patins à roulettes, mais je ne sais pas en faire. Je joue aussi aux cartes tout seul. Je joue aussi souvent au billard avec mon père. On a un billard….
Mon père, quand il était petit, il jouait aux billes et au vélo. Maman, elle jouait à la corde à sauter et aux patins. »
D’autres choses entendues pendant la séance de « nouvelles » :
« Maman a eu un bébé : c’est un petit frère. » ou « Moi, je n’ai pas de frère. J’aimerais bien. »
« Moi, j’habite rue du Marais. » « Moi, non. C’est rue des Castors. » « Moi, je n’habite pas à Fouquereuil. »
« J’ai eu un nouveau chien. »
« Quand ma mère nous dit d’aller dormir, mon frère ne veut pas. Il n’obéit pas. »
des objets
Les enfants apportent beaucoup de choses lors des présentations d’objets. C’est un moment de communication, de partage et de valorisation qu’ils apprécient beaucoup. Conserver et partager un objet témoin de leurs activités en dehors de la classe et susceptible d’éveiller l’intérêt modifie leur perception de l’environnement qui les entoure. Ils l’abordent avec un regard plus prospectif.
Certains objets sont uniquement présentés avec quelques rapides mots d’explication, et on ne s’y attarde pas. Il est possible aussi qu’ils soient à nouveau évoqués ultérieurement, dans des contextes différents, à la suite d’autres questions soulevées.
D’autres offrent des points de départ fructueux à des recherches dans le domaine mathématique, mais également à des enquêtes historiques, des expérimentations scientifiques, à la rédaction de textes libres ou à la création d’œuvres artistiques.
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les poupées russes : pareilles mais … |
la coccinelle
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la tapisserie |
les tapisseries |
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La petite règle de Céline. Elle n’est pas pareille que la nôtre. |
les deux groupes de fleurs
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![]() les décorations de Noël dans les rues. |
![]() Ils ont les mêmes trousses ! Enfin, presque… |
![]() la frise décorative |
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![]() le bracelet ressemble à une frise. ![]() ![]() |
la pièce de 10 Francs |
les pièces |
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Maxime a présenté sa nouvelle trompette |
Il nous a joué les notes qu’il a déjà apprises. Il change les notes avec ses doigts |
On est le 17 : le dix-sept. On entend dix et sept | la flûte de Pan |
le collier des jours change chaque jour |
de samedi à lundi |
Mathilde a apporté des jumeaux ! |
Amélie a apporté un coloriage qu’elle a fait à partir d’un modèle plus petit. |
le livre miroir |
miroir |
les cartables |
la montre |
voitures de course |
logos |
le collier des jours |
la grosse perle |
la tour Eiffel |
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des situations
« Mon petit frère me suit toujours. Il veut faire pareil que moi. Et ça m’énerve. »
Noémie est interrogé et c’est Elisa qui répond.
« Chez ma grand-mère, il y a un chien. Quand je cours, il court. Quand je m’arrête, il s’arrête.
« J’ai vu deux danseurs de claquettes. Ils dansaient exactement pareil. »
« Mon petit frère commence à parler. Quand je dis « perlimpinpin », il dit « perlimpinpin ». »
« Amélie est allée à une fête. Elle a dansé la macarena. Elle nous a montré. »
« Mon chien, quand je lui dis « couché ! », il se sauve. »
Kéliane a mis sa casquette à l’envers.
« J’ai vu deux jumelles. Elles se ressemblaient fort. » Claire et sa sœur sont « tout habillées pareil ». |
Aujourd’hui, Astrid et sa petite sœur Héloïse sont venues à l’école avec le même T-shirt. Les T-shirts viennent de Nouvelle Calédonie.
Les deux frères, « tout pareil » ? |
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![]() le drôle de papa |
![]() le jeu du dromadaire |
![]() la ducasse |
la fée |
le camembert |
le correspondant absent |
la paille |
Mon frère s’appelle |
![]() on a changé de saison |
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les feux de circulation |
la direction du vent |
Il a déjà tiré deux flèches sur 3 sur le dragon.
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la dent perdue
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la casquette de Kéliane |
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des ressemblances ou dissemblances qui interpellent
Si l’enseignant perçoit tous ces événements à travers le prisme « pareil/pas pareil », il peut favoriser et accompagner ce besoin naturel de chercher et de trouver de la régularité, des ressemblances ou différences entre objets ou situations de l’environnement proche. La constatation et la justification du « c’est pareil », « c’est presque pareil », » c’est pareil, mais… » ou « c’est pas pareil » ouvre inévitablement la voie à des prolongements prometteurs.
relier, comparer
Le psychologue J. Bruner s’est intéressé à la manière dont l’être humain perçoit le monde, comment il interprète son environnement pour l’ordonner. Dès son plus jeune âge, en quête de sens, il détecte des propriétés communes dans les objets ou situations rencontrés qu’il regroupe en fonction de leurs ressemblances ou de leurs différences, les organisant ainsi en catégories.
En classe, cette propension naturelle incite les enfants :
à faire des remarques sur les objets rapportés ou les événements présentés :
– les cartables, les trousses, les règles, les jumelles… ;
– les couleurs de la date et le drapeau français ;
– le chien de Chipie marche dans les deux sens ;
– l’aspect, les formes sont pareils : les habits des frères et sœurs, les poupées russes, les pétales de la fleur, les plis de l’éventail, les quatre éléments du jouet, le coloriage, des éléments de décoration qui se répètent ;
à établir des relations et des comparaisons :
– les motifs de la décoration tournent, comme les pétales de la fleur ;
– la coupe est « pareille » de chaque côté, comme une coccinelle ou un moustique qui a toutes ses pattes ;
– le livre de Chipie ressemble à la tapisserie ou à la frise décorative ;
– sur la montre, on voit deux suites
Il y a aussi deux listes différentes : 1, 2, 3 .. et 5, 10, 15 … ;
– les colliers du jour : du samedi au lundi, on ajoute toujours 2 perles.
Les réflexions du type « c’est pareil », « moi aussi j’ai un bicross » ou encore « ça se ressemble », « c’est comme » apparaissent fréquemment.
L’enseignant qui accueille, soutient et encourage cette tendance des enfants à faire des remarques, à identifier des similitudes ou des différences entre les objets ou les situations, installe chez eux une technique de vie efficiente et leur ouvre la voie vers un vaste champ d’exploration et de découvertes.